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07/06/2023
Publications économiques

Illusions perdues et grandes espérances dans le nouveau Baromètre Coface

Illusions perdues et grandes espérances dans le nouveau Baromètre Coface

Commencée en fanfare, pour ne pas dire dans l’exubérance, l’année 2023 ne sera selon toute vraisemblance pas celle à laquelle la plupart des observateurs et des investisseurs s’attendaient. S’il est bien sûr trop tôt, à mi-chemin de ce nouvel exercice, pour tirer des conclusions définitives, les premiers mois de l’année 2023 ont toutefois permis de renforcer certaines de nos convictions :

  • non, l’inflation ne reviendra pas spontanément et sans douleur à sa cible (2%) dans les pays développés,
  • non les grandes banques centrales ne « pivoteront » pas d’ici la fin de l’année,
  • et non la seule levée des restrictions sanitaires ne permettra pas à la Chine de jouer pour l’économie mondiale le rôle de moteur relais.

Au rang des illusions perdues pourraient s’ajouter la tangible récession finalement enregistrée par l’Allemagne au tournant de l’année – et dans laquelle le pays semble toujours empêtré – ainsi que les turbulences observées depuis début mars dans le secteur financier – pour l’heure certes cantonnées aux banques régionales américaines. Autant d’exemples qui ont le mérite de rappeler deux choses essentielles que le marché avait perdu de vue : l’accès à une énergie abondante et bon marché demeure absolument central dans le fonctionnement du système économique mondial, et la politique monétaire a bien plus d’effets (directs) sur la valorisation des actifs et la stabilité financière que sur les prix à la consommation.

Les perspectives macroéconomiques et financières à horizon fin 2024 demeurent étroitement liées à l’évolution de l’inflation et à la réponse monétaire des principales banques centrales. Si, tant que les marchés du travail resteront en tension, l’inflation sous-jacente (core) ne pourra que très progressivement et marginalement baisser, le risque de rebond de l’inflation totale (headline) au second semestre semblent néanmoins s’éloigner, et avec lui celui d’un tour de vis supplémentaire, et certainement excessif, des autorités monétaires.

L’ampleur et la nature de la reprise chinoise – bien moins vigoureuse qu’espéré et principalement tirée par les services – couplée au niveau record des stocks de gaz naturel en Europe et à un marché pétrolier toujours correctement approvisionné laissent en effet augurer un deuxième semestre 2023 et un hiver 2024 bien moins compliqué sur le front énergétique. De quoi susciter l’espoir d’un sensible rebond de l’activité en Europe (Allemagne et Royaume-Uni principalement) en 2024, qui compenserait le net ralentissement attendu outre-Atlantique, pour une croissance mondiale quasi-stable en moyenne sur l’ensemble de l’année (+2,3%, après +2,2% en 2023). Légèrement plus pessimistes que le consensus, nos prévisions n’en demeurent pas moins sujettes à de nombreux aléas baissiers, au premier rang desquels figurent l’offre d’énergie et de crédit, dont les perturbations sont de nature à contrarier les plus grandes espérances.

Dans ce contexte, nous avons modifié 15 évaluations pays (13 reclassements et 2 déclassements) et 26 évaluations sectorielles (13 reclassements et 13 déclassements), soulignant ainsi une sensible amélioration des perspectives, dans un environnement qui demeure toutefois très exigeant et incertain.

 

Toutes nos prévisions détaillées dans notre nouveau Baromètre des risques Pays et secteurs

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